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Page:Landry, Principes de morale rationnelle, 1906.djvu/6

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et dont n’ont pas su se préserver quelques-uns mêmes des maîtres de la pensée philosophique. Mais contre ce danger il n’est pas impossible de se prémunir, si l’on vivifie perpétuellement l’étude et la critique des auteurs par la réflexion sur soi-même, si l’on évite de perdre un seul instant le contact avec la réalité, si l’on n’oublie jamais le caractère sérieux des questions examinées : et à cela je me suis toujours appliqué de tout mon soin.

À vrai dire, toutefois, le travail auquel je revenais sans me lasser était un travail sans espoir. Une sorte d’instinct m’inclinait, tout au moins dans l’ordre des questions sociales, vers une certaine solution des problèmes de la pratique : c’est lui qui a inspiré mes ouvrages sur L’utilité sociale de la propriété individuelle et sur La responsabilité pénale. Mais j’étais loin d’adhérer pleinement à cette solution ; elle ne se présentait pas à moi accompagnée d’une justification qui m’obligeât à m’y rallier sans réserve[1].

  1. Dans L’utilité sociale de la propriété individuelle (Paris, Société nouvelle de librairie, 1901), si je considère l’institution de la propriété individuelle d’un point de vue purement utilitaire, c’est pour limiter l’objet de mes recherches ; et j’ai soin de dire en concluant (§ 337) que peut-être il y a lieu, si l’on veut formuler un jugement complet sur la propriété, de la considérer encore de certains autres points de vue. Dans La responsabilité pénale (Paris, Alcan, 1902) je propose une théorie utilitaire de la peine, mais c’est parce qu’il m’a semblé que les autres théories se fondent sur des conceptions absurdes ou vaines. Mes articles sur L’idée de justice distributive (Revue de métaphysique et de morale, novembre 1901)