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Page:Landry - Boissons alcooliques et leurs falsifications (1867).djvu/22

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des altérations et falsifications des substances alimentaires, etc., — 3e. Édition. — Tome I. Page 74.)

Voilà une citation de nature à édifier beaucoup de personnes qui croiraient formuler un jugement téméraire en suspectant la bonne foi des fabricateurs de boissons alcooliques. Que diraient ces mêmes personnes si on leur prouvait que la recette que je viens de donner est peut-être la recette la plus inoffensive que l’on puisse trouver ? Je connais une recette qui demande huit livres d’acide sulfurique (huile de vitriol,) pour fabriquer une quantité comparativement peu considérable de gin ! L’une des quatre recettes du susdit marchand de Montréal exige que l’on ajoute de l’acide nitrique (eau forte), à une quantité déterminée de whisky. Enfin dans presque toutes les recettes que j’ai sous la main, je trouve la preuve de ce que j’ai dit dans un article précédent, c’est qu’on ne balance pas à se servir des poisons les plus violents pour donner aux boissons que l’on fabrique de toutes pièces les propriétés physiques des boissons non falsifiées.

Voici maintenant ce que l’on découvre dans une des colonnes du Courrier des États-Unis. C’est un article ayant pour titre : « Ce que l’on boit en Amérique. » Cet article a été reproduit, par le Journal de Québec dans son numéro du 21 mai 1860, Lisez, si c’est votre bon plaisir, bien entendu :

Ce que l’on boit en Amérique — « Le Docteur Hiran Cox, de Cincinnati, dont nous avons parlé l’automne dernier, continue avec un ardeur digne d’encouragement, sa croisade contre les boissons frelatées qu’on débite aux États-Unis sous les noms alléchants de vieux cognac, whisky Bourbon et Rhum de la Jamaïque et de Sainte-Croix. S’il réussit à éclairer ses compatriotes ou du moins à rendre plus difficile ce trafic criminel de breuvages empoisonnés, M. Cox aura rendu à son pays le plus signalé des services. Mais il a à lutter contre des ennemis nombreux et puissants, dont il attaque les intérêts et parmi lesquels on compte, non-seulement une armée de cabaretiers et de marchands de spiritueux, mais aussi des droguistes. Jusqu’à présent, le plus amer de ses adversaires a été — nous regrettons d’avoir à le dire — le Druggist, journal spécial, publié à Cincinnati par MM. W. J. M. Gordon, président du collége de pharmacie, et E. L. Wayne, correspondant de la même institution.

« On s’étonnerait à bon droit de voir des pharmaciens si hautement placés, des hommes qui se sont donné la mission de dénoncer toutes les fraudes auxquelles le commerce des drogues peut donner lieu, prendre ainsi le parti des sophistiqueurs, si l’on n’avait découvert que les frères Gordon font à Cincinnati,