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Traité populaire d’agriculture

mois à un an après, au moment des semences, on la réduit en poudre, à coups de masse, et on la répand sur le sol, comme la poudrette, à la volée, à raison de dix à vingt minots par arpent ; la herse enterre ensuite l’engrais avec le grain.

Différents mélanges sont employés pour tempérer la chaleur de la colombine. Souvent on jette sous le perchoir des volailles des menues pailles et des débris, qui, se mélangeant avec la fiente, forment bientôt avec elle une seule et même substance. On augmente ainsi et considérablement la masse de cet engrais.

Le plâtre et même de la simple terre remplace très avantageusement la paille en mélange avec la colombine. À une partie des excréments des oiseaux de basse-cour on ajoute huit à dix parties de terre, formant par des additions subséquentes des couches successives qu’on élève dans une fosse, sous un abri.

La colombine communique ainsi à la terre une partie de sa puissance fécondante. Le mélange peut être répandu sur le sol peu de temps après sa confection.

La colombine prend des noms différents suivant la diversité de son origine.

La fiente de pigeons prend le nom spécial de colombine ; on appelle poulaitte les déjections des poules ; enfin on désigne sous le nom de guano les déjections des oiseaux de mer que l’on trouve en grandes masses sur certaines côtes de la mer du sud.

Le guano, qui forme des dépôts mesurant jusqu’à 75 et 80 pieds d’épaisseur, est l’objet d’un grand commerce. On obtient d’excellents effets de cet engrais lorsqu’on l’emploie avec discernement ; mais il est rare de le trouver exempt de falsifications dans le commerce ; pur, il coûte aujourd’hui un prix exorbitant.