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Traité populaire d’agriculture

les feuilles de maïs (blé d’Inde) ne sauraient être dédaignées. Des terres et des tourbes sèches, de la sciure de bois, de la tannée, des feuilles et des débris végétaux divers peuvent être, dans telle ou telle circonstance, employés avec grand profit.

L’emploi de la paille ou de l’une ou l’autre de ces litières communique au fumier une composition qui varie suivant la litière elle-même.

II. — Ce qui contribue aussi et puissamment à modifier la nature du fumier, c’est la nature différente des déjections qui le composent, nature qui varie avec l’espèce du bétail.

On distingue en effet plusieurs sortes de fumiers, suivant qu’ils proviennent de tel ou tel bétail.

À ce point de vue, on divise généralement les fumiers en deux classes, savoir : les fumiers chauds et les fumiers froids.

Les fumiers froids sont moins actifs, moins prompts à fermenter, plus aqueux, plus spongieux et plus aptes à retenir l’humidité, à entretenir plus de fraîcheur à la terre. Ces fumiers agissent donc plus lentement, mais aussi d’une manière plus continue et plus uniforme, et, s’ils donnent des récoltes moins belles, elles sont plus prolongées.

Les fumiers chauds ont des caractères opposés, une action contraire à celle des fumiers froids.

1oFumier des bêtes bovines. — C’est un fumier froid. C’est, nul doute, le fumier le plus répandu et le plus généralement employé. Il se distingue par la grande quantité d’eau qu’il renferme, la lenteur de sa décomposition, ses effets durables mais peu énergiques. Il s’applique à tous les terrains et à presque toutes les récoltes ; on le destine de préférence aux terres légères, auxquelles il communique des propriétés avantageuses. Une autre propriété du fumier des bêtes à cornes est