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Traité populaire d’agriculture

qu’en faisant varier la litière ou l’espèce animale on fera varier le fumier lui-même, sa nature.

I. — La litière la plus ordinairement employée est la paille des céréales ; elle assainit l’étable par ses propriétés absorbantes et elle procure au bétail un coucher doux et peu humide.

Par elle-même, la paille contribue à accroître en même temps que la quantité, la qualité des fumiers, attendu qu’elle renferme des principes dont l’utilité, comme engrais, ne saurait être douteuse. Le canal dont elle est creusée la rend très apte à l’absorption des fluides qui, sans son intervention, bien souvent s’échapperaient en pure perte. Elle se mélange parfaitement avec les excréments, sert de liant entre les déjections solides et liquides et facilite ainsi leur accumulation et leur transport : sa décomposition est prompte, et, en peu de temps, elle est intimement unie à la masse des fumiers. Elle offre aussi l’avantage de ne pas adhérer à la peau des animaux.

La paille divisée se laisse facilement pénétrer par les urines. Ce n’est donc pas la paille entière et intacte qui s’incorpore le mieux aux déjections et qui est la plus propre à servir de litière ; celle qui a perdu sa rigidité, qui a été préalablement brisée, est préférable. Aussi la paille qui sort de la machine à battre convient-elle parfaitement pour cet usage, et même, dans certaines fermes, on ne l’emploie comme litière qu’après l’avoir fait passer au coupe-paille.

La litière n’est pas toujours nécessairement de la paille ; le bon sens indique, en effet, que si la paille est rare, il sera quelquefois convenable de la réserver pour l’alimentation et de lui substituer des matières absorbantes, ou mieux encore des substances à la fois absorbantes et fertilisantes.

Les fanes de pommes de terre (cotons de patates),