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Traité populaire d’agriculture

« Malheur à l’exploitation, s’écrie Schwertz, où, faute d’espace, le fumier est déposé le long du chemin, ou jeté dans quelque coin contre un bâtiment, laissant perdre le liquide qui en suinte ! Malheur à la ferme dont toutes les toitures déversent les eaux de pluie sur le fumier et dans laquelle il faut dévier cette eau ou en laisser noyer toute la cour, la partie la plus précieuse de l’engrais se répand ainsi au dehors ! Malheur à la ferme où l’on ne peut prendre de dispositions pour rendre, de temps en temps, au fumier l’eau grasse qui en découle, y maintenir une humidité nécessaire et le préserver de la moisissure ! »

Signalons, en passant, que la préparation du fumier comprend :

1oSon emplacement ; — 2o sa mise en tas ; — 3o le traitement qu’il réclame.

c]Emploi du fumier. — Cette question comprend les suivantes : Dose, état, époque, transport, épandage, enfouissage.

I.Dose des fumiers. — En principe, une fumure a pour objet de fournir au sol les éléments de la récolte qu’on veut obtenir. Cette récolte devant en général être la plus grande possible, la fumure doit, elle aussi, être la plus forte que la puissance du sol et la faculté assimilatrice des plantes puissent supporter.

Le sol agit sur la végétation en recevant et en conservant, pour les mettre à la disposition des plantes, au fur et à mesure de leurs besoins et dans les conditions les plus convenables d’assimilation, les matériaux de leur développement. L’abondance de ces matériaux constitue la richesse du sol ; l’action de celui-ci sur l’assimilation est sa puissance. La puissance et la richesse combinées forment la fertilité.

La dose de fumier doit donc être proportionnée : 1o aux éléments de fertilité que la récolte doit absor-