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Traité populaire d’agriculture

ber ; 2o à la richesse de la puissance du sol ; 3o à la richesse du fumier lui-même.

On peut considérer comme une très forte fumure 60 à 70 voyages de fumier par arpent ; une fumure forte 50 voyages, bonne 40 voyages, ordinaire 30 voyages.

II.État d’emploi. — On donne les noms de fumier frais, fumier long, fumier pailleux au fumier sortant des étables et n’ayant encore subi que peu ou point d’altération et l’on réserve les dénominations de fumier gras et de fumier court à celui dans lequel la litière n’est plus guère reconnaissable, par suite de la décomposition qu’elle a éprouvée, soit en tas, soit dans les bâtiments.

Parfois même, au moment de leur emploi, les fumiers ont subi une altération plus profonde encore et offrent alors l’aspect d’une pâte noire, onctueuse, homogène, où l’on ne discerne plus les débris de la litière, et que l’on désigne sous le nom de beurre noir.

Sous quel état convient-il d’employer les fumiers ?

Qu’on enfouisse les engrais à leur sortie des étables ou qu’on ne les emploie qu’après une fermentation préalable, toujours est-il que pour servir au développement des plantes, ils doivent être amenés à un état de décomposition très avancé.

Le fumier enterré frais éprouve exactement les mêmes altérations que celui qui est mis en tas ; seulement, les phénomènes de décomposition ne se manifestent pas avec une égale promptitude ; ils sont moins rapides dans le premier cas, voilà tout.

La première question se réduit donc réellement à la suivante :

Est-il plus avantageux de laisser fermenter les fumiers dans le sol même qu’ils doivent fumer ?

Examinons.

La fermentation en tas, telle qu’elle s’opère dans