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Traité populaire d’agriculture

Aux endroits où l’on dépose ce fumier on répand une couche de terre, mesurant dix à douze pouces d’épaisseur, destinée à recevoir dans sa substance les parties liquides qui suintent du tas de fumier. On recouvre aussi le tas d’une couverture de paille qui modère l’action du soleil et empêche la volatilisation trop grande des principes fertilisants.

IV.Épandage et enfouissage du fumier. — Le fumier transporté doit être épandu le plus tôt possible, pour éviter que les tas ne déposent un excès de matière fertilisante sur la place qu’ils occupent, fait dont la végétation témoigne suffisamment par la suite. Cet excès de principes fertilisants nuit à la bonne répartition de la fumure sur toute l’étendue du champ : il y a alors des parties qui sont trop fumées et d’autres qui ne le sont pas assez ; résultat qui n’est jamais avantageux.

Pour prévenir tout inconvénient, il faut laisser les fumiers séjourner en petits tas le moins possible et faire en sorte que l’épandage suive de près le transport des engrais sur les champs.

L’épandage se fait à la fourche.

Il est suivi de l’enfouissage. On recouvre le fumier par un labour de six pouces environ, moins profond même dans les terres compactes. Si le fumier est long et pailleux un enfant précède la charrue et attire, à l’aide d’un râteau, le fumier dans la raie.

Le fumier est enfoui plus profondément dans les terres sèches et légères et lorsqu’il doit servir à l’alimentation de plantes pivotantes ; moins profondément dans les terres froides et humides, pour les plantes traçantes.

Quelquefois le fumier n’est pas enterré, c’est ce qu’on nomme fumier en couverture. On fume ainsi les prairies artificielles, les trèfles, etc.

Les opinions sont partagées sur les avantages de ce procédé appliqué aux cultures.