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Traité populaire d’agriculture

à l’aide d’une barre de fer aciéré un trou de six à huit pouces de profond, dans lequel on verse une cuillerée ou deux de poudre. On recouvre la poudre de brique cassée ou d’argile sèche. On met le feu à une mèche, appelée ratelle, qui communique à la poudre.

La roche vole en éclats.

Si l’on chauffe fortement une pierre en faisant brûler autour d’elle plusieurs morceaux de bois et qu’on verse ensuite, subitement, de l’eau froide sur sa surface, la pierre se contracte ; mais comme elle se contracte inégalement, parce que inégalement elle se refroidit, elle se fendille en tous sens, se réduit en fragments plus petits.

Ces fragments de roche, que nous donne la mine ou le feu, doivent être transportés avec les pierres ordinaires qu’on extrait du sol, sur les clôtures que l’on construit.

Laisser les pierres en tas, en petites digues semées à droite et à gauche, présente plus d’un inconvénient.

Ainsi dispersées, les pierres enlèvent à la culture une étendue de terrain trop considérable, gênent par la suite la marche des instruments aratoires et deviennent toujours le réceptacle d’une foule de mauvaises herbes dont les graines, emportées par les vents, ne tardent pas à infester le champ tout entier.

Pour faire une bonne clôture en pierre, on doit avoir soin de l’élargir de la base ; elle est alors mieux assise. En pratiquant une bonne rigole, à chaque côté de la clôture, on égoutte aisément le terrain sur lequel repose la clôture, on le soustrait aux influences de la gelée ; la terre ne se soulève point et la clôture n’éprouvant aucune secousse conserve sa solidité et sa forme première.