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Traité populaire d’agriculture

SECTION DEUXIÈME.

Épierrement.

La mise en culture des terrains caillouteux nécessite après leur défrichement, une opération ultérieure, d’une grande importance : c’est l’épierrement.

Ce travail s’exécute à bras d’hommes.

L’extraction des pierres se fait à la pioche : on y ajoute la pince et pour les gros cailloux un instrument spécial appelé arrache-pierres. Avec cet instrument, que deux chevaux mettent en mouvement, on peut extraire et transporter hors du champ des pierres d’un poids de 2,000 livres.

Les pierres extraites peuvent être employées à la construction des bâtisses ; on en fait aussi des clôtures qui épargnent d’autant l’usage d’un bon nombre de pieux.

On peut diviser les pierres en deux catégories distinctes : les pierres inertes, d’un volume considérable, que nos cultivateurs appellent roches mortes et les pierres ordinaires que l’homme peut soulever, qui cèdent à la pression d’un instrument ordinaire, levier, pince, ou arrache-pierres.

Les grosses roches que les animaux ne peuvent enlever et transporter à l’aide de l’arrache-pierres sont quelquefois enterrées à une profondeur de 13 à 14 pouces, mais ce système a été trouvé mauvais et la pratique en condamne l’usage : la gelée peu à peu ramène ces gros cailloux à la surface. Il vaut mieux alors réduire ces roches à un volume moins considérable en employant la mine ou le feu.

Miner une pierre c’est pratiquer dans sa substance,