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Page:Landry - Traité populaire d'agriculture théorique et pratique, 1886.djvu/402

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Traité populaire d’agriculture

La description que nous donne Barral d’un routoir, va nous permettre de juger du coup si ce procédé de rouissage est praticable chez la plupart de nos cultivateurs, qui ne cultivent ordinairement que la quantité de lin nécessaire aux usages de l’exploitation.

Pour faire un routoir à eau dormante, on creuse, non loin d’un cours d’eau, une fosse ayant quatre compartiments qui communiquent à une rigole alimentaire ; chaque compartiment reçoit l’eau nécessaire au moyen d’une petite écluse. Les parois ainsi que les séparations sont construites en maçonnerie. La capacité la plus convenable d’un routoir doit être de 12 à 18 pieds de large et de 31/2 à 4 pieds de profondeur.

Le lin y est placé par rangs ; on le recouvre de planches chargées de quelques pierres, afin qu’il se tienne enfoncé de deux ou trois pouces au-dessous de l’eau.

Au bout de huit à quatorze jours, suivant la nature de l’eau et l’élévation de la température, le lin est parfaitement roui, ce que l’on constate par le moyen suivant.

Prenant des brins d’épaisseur ordinaire, on en brise l’écorce ou la partie ligneuse en deux endroits, six à huit pouces de chaque côté du milieu du brin ; on enlève ensuite l’écorce et si elle s’arrache aisément, en descendant, sur toute cette longueur, sans briser ou déchirer la fibre et sans qu’aucune partie de la fibre s’y attache, l’indication est suffisante : il est alors temps de retirer le lin de la fosse.

Il reste le rouissage pratiqué par des procédés chimiques et mécaniques.

Le cadre de cet ouvrage ne permet aucune place à la description de ce procédé.

L’opération qui suit le rouissage consiste à briser le lin, pour séparer le brin de l’écorce ; cette opération