Page:Lange - Histoire du matérialisme, Pommerol, 1877, tome 1.djvu/551

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grandes, quoique finies, parce qu’ils les voient telles ; ils reconnaissent aussi que la grandeur de ce qu’ils ne voient pas peut être infinie ; mais ils ne se persuadent qu’à la longue et après de nombreuses études qu’il y a un milieu entre l’infini et la plus grande des choses qu’ils voient ou pensent. ») — Lorsque d’ailleurs il ne s’agit plus de la théorie de la divisibilité et de la relativité du grand et du petit, Hobbes ne s’oppose pas à ce que l’on donne aux corpuscules le nom d’atomes. Voir par exemple sa théorie de la gravitation, De Corpore IV, 30, p.415.

31 [page 259]. De Corpore, IV, 25. Il n’entrait pas dans nos vues de nous étendre davantage sur la théorie de l’effort « conatus », forme de mouvement ici en question. Voir un exposé plus détaillé chez Baumann [1]. Je ne crois pas péremptoire le blâme qu’il émet (p. 327) contre la théorie d’après laquelle la sensation n’est apportée que par l’effort revenant du cœur ; car, lors même que, d’après Hobbes, une réaction contre le choc d’un objet aurait lieu immédiatement dans la première partie heurtée, cela n’empêcherait en aucune manière la propagation du mouvement au milieu d’actions et de réactions toujours nouvelles, dans la direction de l’intérieur, où le mouvement peut devenir rétrograde. Qu’on se figure, par exemple, pour simplifier, une série de boules élastiques rangées en ligne droite, a, b, c, ..... n, et que l’on suppose et exerçant sur b un choc central, qui se propage par c, etc., jusqu’à n : supposons que n heurte verticalement une paroi solide, le mouvement sera rétrograde pour toute la série, quoique, dès le commencement, b heurté par a ait réagi, en diminuant le mouvement de a. Il devra toutefois être permis à l’auteur de l’hypothèse d’identifier avec la sensation non le premier contre-coup de b contre a, mais le choc rétrograde de b contre a, opinion qui sans doute s’adapte mieux aux faits. Voir les remarques § 4, I, p.319 et suiv., éd. Molesw., sur les effets d’une interruption de la direction.

32 [page 259]. De Corpore, IV, 25, § 2 ; l, p. 318 : « Ut cum conatus ille ad intima ultimus actus siteorum qui fiunt inactu sensionis, tum demum ex ea reactione aliquandin durante ipsum existit phantasma ; quod propter conatum versus externa semper videtur tanquam aliquid situm extra orgunum. » (« Lorsque cet effort vers l’intérieur est le dernier acte de ceux qui ont eu lieu dans l’acte de la sensation, alors seulement de cette réaction qui dure quelque temps naît le phénomène même ; car, par suite de l’effort vers l’extérieur, il y a toujours quelque chose qui paraît situé en dehors de l’organe. »)

33 [page 260]. Voir notamment à ce propos le supplément du Leviathan, cap. 1, où l’on déclare corps tout ce qui existe réellement par

  1. Die Lehren ron Raum, Zeit und Mathem., I, p. 321 et suiv.