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Page:Lange - Histoire du matérialisme, Pommerol, 1877, tome 1.djvu/538

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Stuart Mill reconnaissent encore la théorie de l’induction de Bacon comme la base première quoique incomplète de leur propre théorie. Il est vrai que dans ces derniers temps on a eu grandement raison de se ressouvenir des logiciens précurseurs de Bacon, tels que Léonard de Vinci, Louis Vivès et surtout Galilée ; cependant il faut ici de même se garder de toute exagération et ne pas dire, par exemple, comme Ad. Franck[1] : « La méthode de Galilée, antérieure à celle de Bacon et de Descartes, leur est supérieure à toutes deux. » — On ne doit pas oublier non plus que la grande réputation de Bacon n’est pas née d’une erreur historique, commise après sa mort, mais qu’elle nous est venue, directement de ses contemporains par une tradition non interrompue. On peut inférer de là l’étendue et la profondeur de son influence ; et cette influence, malgré tous les points faibles de sa doctrine, a été, en fin de compte, favorable au progrès et au rôle des sciences de la nature dans la vie. Le style spirituel de Bacon, les éclairs de génie que l’on rencontre dans ses ouvrages peuvent avoir été rehaussés par le prestige de son rang et par ce fait qu’il eut le bonheur d’être le véritable interprète de son temps ; mais au point de vue historique son mérite n’en est pas diminué.

61 [page 220]. Voir le passage suivant, à la fin de la partie physiologique (p. 590 de l’édition de Zurich) : « Galien dit de l’âme de l’homme : Ces esprits sont ou l’âme ou un instrument immédiat de l’âme. Cela est certainement vrai ; et leur éclat surpasse celui du soleil et de toutes les étoiles. Ce qu’il y a de plus merveilleux, c’est qu’à ces mêmes esprits se mêle, chez les hommes pieux, l’esprit divin lui-même qui, par sa lumière divine, les rend encore plus brillants, pour que leur connaissance de Dieu soit plus éclatante, leur attachement plus solide et leurs élans vers Dieu plus ardents. Quand au contraire les diables occupent les cœurs, ils troublent par leur souffle les esprits dans le cœur et le cerveau, empêchent les jugements, produisent des fureurs manifestes et entraînent les cœurs et les autres membres aux actes les plus cruels. » Voir Corpus reformatorum, XIII p. 88 et suiv.

62 [page 221]. Voir dans Schaller, Gesch. d. Naturphilos., Leipzig, 1841, les extraits classés p. 77-80.

63 [page 223]. Dans les Mémoires pour Histoire des sciences et des beaux-arts, Trévoux et Paris, 1713, p. 922, on mentionne, sans citer le nom, un « malebranchiste », vivant à Paris, qui regardait comme très-vraisemblable que lui-même était le seul être créé.

64 [page 226]. Montaigne est tout à la fois un des plus dangereux adversaires de la scolastique et le fondateur du scepticisme français.

  1. Moralistes et Philosophes, Paris, 1872, p.154.