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AVANT-PROPOS


L’apparition du deuxième volume et particulièrement de la deuxième moitié a été fort retardée par l’aggravation d’une maladie sérieuse qui ne me laisse plus guère la faculté de travailler. La même raison m’a empêché de faire entrer aussi dans le plan de mon ouvrage l’examen de quelques publications récentes d’une grande importance qui touchent de très-près au sujet que je traite. Je le regrette principalement à cause du discours de Tyndall sur la religion et la science[1], et des trois dissertations de Stuart Mill sur la religion.

Le discours de Tyndall a, pour ainsi dire, officiellement inauguré une nouvelle période pour l’Angleterre, qui joue un si grand rôle dans l’histoire du matérialisme. La vieille paix pourrie entre la science de la nature et la théologie, que déjà Huxley et plus récemment Darwin avaient ébranlée, est définitivement rompue ; et les naturalistes, sans se préoccuper des traditions quelconques de l’Église, réclament le droit de développer dans toutes les directions les conséquences de leur conception de l’univers. Le maintien

  1. Il s’agit du discours prononcé par Tyndall, comme président de l’Association britannique pour l’avancement des sciences, à la session de Belfast en 1874. Voir la traduction in-extenso de ce discours dans la Revue scientifique du 19 septembre 1874, tome VII, 2e série, page 265. [Note du trad.]