Page:Lange - Histoire du matérialisme, Pommerol, 1879, tome 2.djvu/509

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s’évanouissent, par cela même que les privilégiés ont des jouissances uniformes. Ils commencent à se considérer comme des êtres d’une autre nature. Ils ne voient dans leurs serviteurs que des machines ; les malheureux sont pour eux l’ombre qui fait ressortir la lumière du tableau de leur bonheur ils ne comprennent plus l’infortune d’autrui. La rupture des liens sociaux éteint la pudeur, qui auparavant faisait fuir les voluptés désordonnées. Le bien-être étouffe la vigueur intellectuelle. Seul le prolétariat reste rude, opprimé, mais il conserve sa vivacité d’esprit.

Tel était l’état de la société antique lorsque le christianisme et les invasions des barbares vinrent mettre un terme à ses magnificences. Elle était mûre pour l’anéantissement.