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CHAPITRE II

Le christianisme et le rationalisme.


Les idées du christianisme en tant que remède apporté aux maux sociaux. — Leur inefficacité apparente d’après Mill. — Effet médiat et s’opérant peu à peu. — Connexion du christianisme et de la réforme sociale. — Les effets moraux de la foi en partie favorables, en partie défavorables. — Importance de la forme en morale et en religion. — Prétention de la religion à posséder la vérité. — Impossibilité d’une religion rationnelle sans poésie. — Le pasteur Lang conteste cette doctrine.


On a déjà bien des fois comparé l’état de la société actuelle à celui de l’ancien monde avant sa dissolution et l’on ne saurait nier que nous ayons sous les yeux de frappantes analogies. Nous avons l’accroissement immodéré de la richesse ; nous avons le prolétariat ; nous avons la décadence des mœurs et de la religion ; les constitutions des différents États sont toutes menacées dans leur existence et la croyance à une révolution générale et imminente est répandue en tous lieux et a jeté de profondes racines. À côté de cela, il est vrai, notre époque possède des remèdes énergiques et, si les orages de la crise de transition ne dépassent pas toute idée, il n’est pas probable que l’humanité soit réduite à recommencer entièrement son travail intellectuel comme elle le fut à l’époque des Mérovingiens.

Il est vrai que la société civile a, de très-bonne heure, conclu sa paix séparée avec les principes du Nouveau Testa-