Page:Lange - Histoire du matérialisme, Pommerol, 1879, tome 2.djvu/611

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the Philosophy of the pure siences, qui renferme un chapitre particulier (v. p. 98 et suiv.) comme réponse aux objections de Herschel. Ce dernier continua la lutte en critiquant dans le n° de juin 1841 de la Quarterly Review les deux principaux ouvrages de Whewell[1]. Là-dessus, Mill, dans sa Logique (1843), prit part ta lutte et la continua dans les éditions subséquentes de cet ouvrage, Whewell lui ayant répondu dans un écrit spécial[2]. On trouvera d’autres brochures et dissertations citées dans la Logique de Mill. Nous avons utilisé pour notre exposé la 3e édition de l’original, London 1851 et la 3e édition de la traduction de Schiet (faite d’après la 5e de l’original), Braunschweig 1868 ; de plus Whewell’s Philosophy of the inductive sciences.

10 [page 21]. Mill a le grand tort de ne reproduire fidèlement ni les propres termes ni l’enchaînement des idées de Whewell dans aucun passage de sa polémique si prolixe ; il substitue sans cesse des concepts qui représentent la question en litige sous son point de vue personnel. Nous allons donner quelques exemples de passages ainsi dénaturés mais afin d’écarter tous les doutes, nous citerons le texte original lui-même. Il est dit dans le Ve chap. du livre II, § 4 (I, p. 258 de la 3e édition) : « It is not necessary, to show, that the truths which we call axioms are originally suggested by observation, and that we should never have known that two straight lines cannot inclose a space, if we had never seen a straight line : thus much admitted by Dr Whewell, and by all, in recent times who have taken his view of the subject. But they contend that it is not experience which proves the axiom ; but that its truth is perceived a priori, by the constitution of the mind itself, from the first moment when the meaning of the proposition is apprehended ; and without any necessity for verifying it by repeated trials, as is requisite in the case of truths really ascertained by observation. » (« Il n’est pas nécessaire de démontrer que les vérités, que nous appelons axiomes, sont originairement suggérés par l’observation et que nous n’aurions jamais su que deux lignes droites ne peuvent pas déterminer un plan, si nous n’avions jamais vu de ligne droite ; bien des choses ont été admises par le Dr Whewell, et, tout récemment, par tous ceux qui ont adopté son opinion sur ce sujet. Mais ils prétendent que ce n’est pas l’expérience qui prouve la vérité de l’axiome ; que cette vérité est comprise a priori, en vertu de l’organisation de l’esprit lui-même dès le moment où le sens de la proposition est saisi et qu’il n’y a aucune nécessité de vérifier cela par des épreuves répétées, comme il faudrait le faire dans le cas de vérités réellement acquises au moyen de l’obser-

  1. History of the inductive sciences et Philosophy of the inductive sciences.
  2. On induction, with especial reference to Mr. Mill’s System of Logic.