Aller au contenu

Page:Lange - Histoire du matérialisme, Pommerol, 1879, tome 2.djvu/660

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

thyle C²H³. Or le méthyle contient à son tour de l’hydrogène, à chaque atome duquel on peut substituer un atome de méthyle. Grâce à de pareilles substitutions, l’acide formique est converti en acide acétique, l’acide acétique en acide propionique, celui-ci en acide butyrique, etc. — Il est clair que l’idée générale, développée dans le texte, est indépendante de cette théorie spéciale ; toutefois celle-ci fait très-bien comprendre ce que l’on peut se représenter par loi de développement, pourvu que l’on se figure les formations plus compliquées naissant successivement des formations plus simples.

78 [page 299]. HæckeI, Histoire de la création, 2e éd. fr. p. 263 et suiv. — Il est dit pareillement avec beaucoup de justesse, ibid., p. 293 Tous les phénomènes vitaux, tous les processus de l’évolution des organismes, dépendent étroitement de la constitution chimique et des forces de la matière organique comme les phénomènes vitaux des cristaux inorganiques, c’est-à-dire leur croissance, leurs formes spécifiques, dépendent de leur composition chimique et de leur état physique. » — Haeckel dit[1] : Nous savons « que ces commencements très-simples de tous les individus organiques sont dissemblables et que de très-petites différences dans leur composition matérielle, dans la constitution de leur substance albuminoïde suffisent pour effectuer les différences subséquentes de leur développement embryonnaire. Car ce ne sont assurément que de minimes différences de ce genre qui produisent, par exemple, la transmission héréditaire des qualités individuelles paternelles aux descendants, par la quantité minime d’albumine dans le spermatozoaire. » — Mais ne pourrait-on pas déduire des conséquences ultérieures de cette vue exacte, dans laquelle apparaît éclatante de lumière l’importance des « causes internes » en fait de développement ? Ainsi l’importance exagérée que l’on attribue à l’égalité simplement morphologique, ne disparaîtrait-elle pas nécessairement devant le fait que nous trouvons déjà fondées dans le germe les différences les plus importantes des êtres, tandis qu’avec nos instruments actuels nous pouvons à peine espérer pouvoir démontrer d’une façon directe ces différences ? Certes personne ne trouvera insignifiante la cause première de la différence entre Mozart et un homme complètement anti-musical ou la première différence entre Gœthe et une poule, parce que la cause de cette différence est rattachée à une quantité de matière d’une petitesse imperceptible. Cette quantité a jusqu’ici été complètement insaisissable pour nous, circonstance qui autorise le naturaliste à ne pas s’en occuper d’une manière spéciale, pour éviter de stériles recherches ; on peut d’ailleurs, dans une

  1. Generelle Morphologie, I, p. 198.