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SOUVENIRS POLITIQUES

verneur et obtenir la signature du Gouverneur à l’arrêté en conseil, et le second pour défendre le coup d’État dont il avait assumé la responsabilité.

Le secrétaire des colonies, exprimant l’opinion du gouvernement impérial décida que « le Lieutenant-Gouverneur d’une province avait le droit indiscutable de renvoyer ses ministres s’il se croit justifiable de le faire. » Néanmoins, il ajoutait que dans l’exercice de ce droit, comme dans toutes ses fonctions, il devait se montrer impartial entre les partis politiques rivaux, ce qui était nécessaire pour le bon accomplissement des devoirs de sa position, et qu’il était directement responsable au Gouverneur-Général. Il est bien vrai que l’acte de la Confédération ne dit pas « par et avec l’avis de ses ministres », et c’est un argument qui ne manque pas d’importance. Toutefois le gouvernement Impérial ne trouva rien pour le justifier de s’écarter de la règle générale que le Gouverneur doit suivre l’avis de ses ministres qui sont responsables de la paix et du bon gouvernement dans le pays.

Cette décision ne laisse guère de pouvoirs entre les mains du Lieutenant-Gouverneur qui est abandonné à la merci de l’hostilité du cabinet fédéral. Si les élections qui ont suivi le coup d’État avaient été favorables aux nouveaux ministres, M. Letellier n’avait pas d’au-