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SOUVENIRS POLITIQUES

mier convoi régulier du chemin de fer du Nord circulant entre Montréal et Québec. Ce fut tout un événement que l’accomplissement de cette œuvre que les québecquois attendaient depuis si longtemps.

Dans le mois de décembre précédent, le parti libéral avait éprouvé un deuil cruel causé par la mort de M. P.-A. Tremblay. Il occupait à ce moment la position de directeur de l’Éclaireur, cette modeste feuille qui faisait si vaillamment les combats du parti libéral. M. Tremblay est mort victime d’une maladie qu’il avait contractée durant sa campagne électorale.

Peu d’hommes ont contribué plus que lui à l’avancement du parti libéral. Dans le parlement fédéral comme dans la législature locale il a exposé avec un rare talent les doctrines de son parti. Il est l’auteur de plusieurs lois qui ont eu pour résultat de mettre fin à ces gigantesques fraudes électorales dont si souvent les libéraux avaient eu à souffrir. Travailleur infatigable, doué d’une énergie capable de vaincre tous les obstacles, il était constamment sur la brèche. Il n’écrivait pas précisément avec élégance, mais il mettait dans ses articles une vigueur et une sincérité qui empoignaient et qui jetaient la conviction dans les esprits.

M. Tremblay possédait de profondes convictions religieuses qu’il mettait en pratique