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SOUVENIRS POLITIQUES

convaincu. Dans les derniers jours de sa maladie. Mgr. Taschereau se rendit auprès de lui pour le consoler et le bénir. Sa mort fut vraiment édifiante. Avant de s’endormir pour toujours, il publia dans l’Éclaireur la lettre suivante qui est si éloquente et si touchante :

« En face de l’Éternité où bientôt, peut-être, Dieu me donnera l’ordre d’entrer ;

Me souvenant du précepte de charité qui oblige le chrétien de n’avoir point d’ennemis, et l’invite à pardonner les offenses reçues, comme aussi à réparer celles que lui-même aurait commises envers ses frères ;

Pour m’assurer de plus en plus les grâces de Dieu, et sa miséricorde au moment solennel de la mort ;

Je désire faire en toute humilité et sincérité chrétienne les déclarations suivantes :

1.o — Je pardonne de grand cœur à tous ceux qui, dans ma vie privée, ou publique, en paroles, en actes, m’auraient causé offense, injure ou ressentiment quelconque ;

2.o — Je demande moi-même pardon aux personnes que, dans la vie privée ou publique, dans les luttes politiques ou les écrits sortis de ma plume, j’aurais pu offenser en paroles ou en actes. Si la chaleur de la discussion ou l’amertume du moment m’ont parfois entrainé au-delà des bornes de la modération et de