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SOUVENIRS POLITIQUES

la preuve indiscutable que M. Joly possédait encore la confiance de la députation. Le conseil avait agi d’une façon arbitraire et inconstitutionnelle. Il voulait embarrasser les ministres en leur coupant les vivres. En face d’une situation aussi compliquée, M. Joly ajourna les Chambres au 28 octobre. Pendant cette vacance de nombreuses assemblées publiques furent tenues pour protester contre la conduite du conseil législatif. À la rentrée des Chambres, les ministres proposèrent des résolutions pour blâmer l’acte du conseil. C’était le dernier jour du gouvernement Joly. La trahison avait fait son œuvre pendant l’ajournement : tout avait été mis en mouvement pour enlever le pouvoir aux libéraux. M. Alexandre Chauveau donna le premier l’exemple de la défection en sortant du gouvernement afin de lui causer un nouvel embarras. Sa place fut offerte à M. Flynn qui la déclina : il était déjà gagné au parti ennemi ainsi que M. Théodore Pâquet, député de Lévis.

Sûr de la majorité, M. Lynch proposa, appuyé par M. Flynn, l’amendement que voici :

« Que vu la position critique et difficile de la province, agissant par patriotisme et sans prévention de parti, dans le but de mettre fin à un règne de conflit et d’agitation politiques et au dead-lock actuel, qui sont grandement