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SOUVENIRS POLITIQUES

décisions du Saint-Père ». Il prenait ouvertement la défense de l’Université Laval « dont les milliers d’élèves qu’elle a formés portent avec honneur le drapeau de leur Alma Mater.

… « Des âmes ardentes dans les luttes politiques, disait-il, ont reproché à l’Université Laval de ne pas vouloir se jeter dans la mêlée pour défendre leur parti. Cette abstention elle-même a été faussement interprétée comme un indice de ce qu’on appelle tendances libérales. On aurait voulu sans doute que l’Université s’arrogeât le droit de juger et de condamner un parti politique que l’épiscopat canadien tout entier, de l’Atlantique au Pacifique n’a pas encore voulu condamner. »

Quelques jours auparavant le même Mgr. Taschereau avait adressé à son clergé un mandement dans lequel il déclarait formellement qu’aucun parti politique en Amérique n’était condamné. Ce fût un désappointement cruel pour tous ceux qui avaient exploité la religion au détriment du parti libéral.

L’Université Laval avait triomphé de ses adversaires. La voix de Rome mit fin à la croisade qui’avait été entreprise contre elle. Cette institution a depuis continué son œuvre dans la paix et les fêtes jubilaires de 1902 lui ont prouvé avec éloquence l’admiration que l’on entretenait pour elle comme l’estime dont le public entourait les prêtres distingués