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SOUVENIRS POLITIQUES

Tout en comprenant bien son rôle de chef d’opposition, M. Mercier savait qu’il fallait le remplir le moins longtemps possible et faire tous ses efforts pour conquérir au plus tôt le pouvoir, faire triompher ses idées et assurer la victoire à ses amis. Dès ses premières armes, il était facile de voir qu’il avait la noble ambition d’arriver. Ce sentiment il le communiqua à ses partisans qui avaient une foi aveugle dans son étoile ; c’était déjà la moitié de la victoire. Le parti conservateur ne mit pas de temps à s’apercevoir qu’il était en face d’un adversaire redoutable ; aussi, lui fit-il une guerre vigoureuse.

La Patrie combattit M. Mercier, ce qui amena sa répudiation par la députation libérale. Pour ne pas se trouver sans organe à Montréal, M. Mercier fonda le Temps qui était rédigé par les meilleures plumes de notre parti. Pour faire cesser tout malentendu de la part du Witness qui croyait que M. Joly avait eu la main forcée quand il avait donné sa démission, celui-ci avec sa loyauté ordinaire fit en Chambre, le 2 février, la déclaration suivante :

« Nous sommes les représentants du parti libéral dans l’Assemblée Législative de la province de Québec. Nous avons unanimement et après mûres délibérations, choisi le député de St-Hyacinthe comme notre chef, et nous avons le droit, et c’est notre devoir de demander au