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SOUVENIRS POLITIQUES

les qualités supérieures qui le distinguait, comme les services signalés qu’il avait rendus à l’Église canadienne. Bref, en le revêtant de la pourpre romaine, le Saint-Siège affirmait d’une façon solennelle la confiance qu’il avait toujours reposée en lui.

Le choix des cardinaux appartient au Souverain Pontife sans doute ; mais, généralement il n’élève personne à ce poste élevé sans s’être assuré au préalable que la chose sera agréable aux autorités et surtout au gouvernement du pays auquel appartient le futur cardinal.

Celui à qui revient le mérite d’avoir le premier pensé à faire élever Mgr Taschereau au rang des princes de l’Église est feu Mgr Cyr. E. Legaré, l’ancien Vicaire Général du diocèse. Il aimait beaucoup l’archevêque qui, de son côté, avait la plus grande confiance en lui. Dès son ascension sur le trône archiépiscopal de Québec, Mgr Taschereau l’avait appelé auprès de lui comme son Vicaire Général. Or Mgr Légaré avait à Rome un ami, un prêtre, le secrétaire de l’Aumônerie pontificale, qui logeait avec Mgr Mocenni, sous-secrétaire d’État et aujourd’hui cardinal. Ce prêtre tenait Mgr Legaré au courant de tout ce qui se passait au Vatican ; il le fit même nommer Vicaire-Général de l’Archevêque de Vérone, un honneur très prisé et très élevé dans le monde