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SOUVENIRS POLITIQUES
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sage à travers cette cohue humaine. Enfin, l’heure décisive est arrivée : le gouvernement nomma M. Faucher de St-Maurice comme son candidat à la position d’Orateur de la Chambre, et M. Mercier soumit en amendement le nom de l’hon. F. G. Marchand, un vétéran de nos luttes parlementaires. Il règne un parfait silence dans la Chambre jusqu’au moment où le résultat du vote est proclamé, déclarant M. Marchand, élu. Des applaudissements éclatent dans les galeries, la foule est au comble de l’enthousiasme.

Aussitôt M. Mercier demande s’il y a un gouvernement ? M. Taillon cherche à éluder la question en disant que les explications ministérielles ne se donnent qu’après que l’adresse est votée. M. Mercier insiste, il désire savoir ce qui est advenu du cabinet Ross qui a convoqué les Chambres et qui n’est plus à son poste.

M. Taillon, visiblement embarrassé, propose l’ajournement de la Chambre sans dire ce qu’il entend faire. C’est là où M. Mercier l’attendait, car il savait qu’un vote hostile sur une motion d’ajournement était un vote direct de non confiance dans le gouvernement. Il demande donc à la majorité de repousser la proposition de M. Taillon « pour bien faire voir, dit-il, à ceux qui ne veulent pas le com-