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Page:Langelier - Souvenirs politiques, vol 1, 1909.djvu/268

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SOUVENIRS POLITIQUES

devons nous réjouir autant d’être Canadiens et d’appartenir à l’une des plus grandes nations qui existera plus tard, la nation canadienne.»

C’était bien là le sentiment intime de Mercier : je le lui ai souvent entendu exprimer dans des conversations intimes. Comme la presse anglaise a été injuste de le représenter comme un homme hostile aux Anglais ! Rien n’était plus faux ; il admirait ceux-ci et il était disposé à les traiter libéralement. Ne l’a-t-il pas démontré en faisant voter une somme de $10,000 pour la reconstruction de l’Université de Toronto ? Ne l’a-t-il pas prouvé encore en attribuant pour les écoles protestantes une somme de $60,000 à même les deniers provenant du règlement des biens des Jésuites ? Quelles injustices la politique n’a-t-elle pas fait commettre !

M. Mercier marchait de triomphe en triomphe. Quelques jours après le banquet des citoyens de Québec, le 25 mai, les Jésuites donnaient une grande fête à leurs anciens élèves dans la grande salle du Gésu à Montréal, et le Père Turgeon en présentant une adresse à M. Mercier s’exprimait comme suit :

… « L’hon. Premier Ministre a fait de notre cause une cause personnelle ; il a défendu les Pères comme s’ils eussent été de sa propre famille, et à l’en croire, la joie d’avoir triomphé n’est pas moins grande pour lui que