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Page:Langelier - Souvenirs politiques, vol 1, 1909.djvu/289

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SOUVENIRS POLITIQUES

National lui offrit dans les vastes salles de l’Hôtel Windsor, à Montréal, un superbe banquet auquel assistaient au-delà de 600 convives. M. Mercier prononça dans cette circonstance un discours programme dont je cite quelques extraits. À cette époque, encore, on agitait la question religieuse. Voici la profession de foi politique qu’il fit alors.

… « J’ai déjà défini en plusieurs circonstances, les principes politiques que je professe et que professent tous les libéraux qui donnent leur concours au gouvernement ; mais la malice et la mauvaise foi de certains adversaires, qui faussent la vraie doctrine pour attaquer et calomnier un groupe considérable des amis du ministère, m’obligent à ré-affirmer ici le dogme politique des libéraux de la province de Québec.

Il y a deux espèces de libéralisme : le libéralisme religieux et le libéralisme civil ou politique. Les libéraux de cette province répudient le libéralisme religieux, qui est réprouvé par l’Église, pour s’en tenir au libéralisme politique qui est permis. Ce libéralisme est justifié dans les ouvrages publiés avec l’imprimatur de Rome ; c’est le libéralisme dont parlent, entr’autres, le Père Ramière, jésuite distingué et Mgr Félix Cavagnis, un des théologiens de Rome le plus en vue dans ce moment.