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SOUVENIRS POLITIQUES

celle-ci un plus grand essor. Il s’associa dans cette tâche M. le curé Labelle comme député ministre. Ce choix était des plus heureux ; aussi, rencontra-t-il l’approbation générale.

Ce qu’il fallait faire, le bon sens, le patriotisme éclairé le proclamaient par la bouche de celui qu’on appelait l’apôtre de la colonisation. Pour édifier la prospérité nationale, il fallait commencer par la base ; au lieu de dépenser des milliers de piastres, disait le curé Labelle, pour une immigration irréalisable, il valait mieux retenir nos compatriotes chez nous ; il fallait les attacher au sol, rompre avec la routine, adopter des mesures énergiques, promptes et décisives pour développer l’exploitation agricole d’un pays dont le sol est la plus grande richesse. Est-il besoin de le rappeler ? Le curé Labelle était incompris : on l’applaudissait sans tenir compte de ses sages conseils. Je me souviens d’un jour — sous le gouvernement Chapleau, — où, la séance de la Chambre terminée, le curé Labelle fut invité à monter sur le trône de l’Orateur et à prononcer un discours. Il parla avec chaleur de l’œuvre de la colonisation ; la chose lui était facile, tant il avait son sujet à cœur, et tant il en était pénétré. Son discours produisit une grande impression.

M. Mercier agissait vite, on le sait. Il voulait effectuer le développement rapide de