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SOUVENIRS POLITIQUES

où, parlant des partis en France en 1876, il dit :

« Sur toute l’étendue du territoire, une organisation existe, hiérarchisée et centralisée, c’est le clergé. Dans les villes, dans les bourgs, dans les villages, le prêtre catholique est partout. Entouré de ses vicaires, de ses marguillers, du personnel de la fabrique, il fait groupe ; dans les communes rurales le maître d’école est chantre à l’église ; du haut de la chaire le prêtre parle seul, il parle aux gens assemblés. Le prêtre est un professeur de morale : puisque le vote est un acte de conscience, le vote relève de lui. Quel meilleur guide que celui qui par les voies terrestres conduit au ciel ? Si l’homme est sur ses gardes, il y a la femme et les enfants, il y a les mille moyens dont le presbytère dispose, le secret du confessionnal, l’accès de la maison, l’emprise de la charité.

« Et puis, le prêtre sait ce qu’il veut, et s’il ne le sait pas, on le sait pour lui. Le but est fixe : un mot, tout marche. L’évêque est maître dans son diocèse… Mêlés aux luttes politiques ils ont des opinions, des convictions, des partis pris qui ne transigent pas. Par tradition, ils sont en méfiance à l’égard du siècle ; ils morigènent avec un sans façon évangélique plus disposés à imiter l’exemple de saint Ambroise que celui de Bossuet. »

Puis, continuant, il ajoute :

« Donc ce clergé était tout prêt à emboîter