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Page:Langelier - Souvenirs politiques, vol 1, 1909.djvu/315

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SOUVENIRS POLITIQUES

ont été créés dans le territoire qui constituait autrefois le diocèse de Québec.

La province dont notre digne archevêque est le Métropolitain comprend un territoire dont la population est pour plus des trois quarts catholique, et dans lequel ceux-ci occupent la première place à tous égards. Dans aucun pays catholique l’Église n’a autant d’indépendance, et n’exerce autant d’influence. Quoique soumis à une puissance protestante, nous avons une constitution qui nous permet de nous gouverner suivant les désirs d’une majorité catholique ; et, sans blesser les susceptibilités, ou léser les intérêts légitimes de la majorité protestante, nous sommes toujours gouvernés dans un sens essentiellement catholique. Chaque diocèse catholique constitue légalement une personne morale, qui peut acquérir et posséder toutes espèces de biens. Les paroisses ne peuvent être créées sans le concours et le consentement de l’évêque diocésain. La majorité de chacune peut forcer la minorité à contribuer aux frais de construction d’une église et d’un presbytère. Toutes les propriétés ecclésiastiques sont exemptes de taxes. La loi oblige les catholiques à payer la dîme à leurs curés. Nous ne connaissons pas, pour les catholiques, d’autre mariage que celui contracté suivant les lois de l’Église, et c’est le clergé qui tient les registres de l’état civil. Les évêques sont d’office membres du Conseil de l’Instruction publique, et ils ont la haute direction de l’éducation des catholiques. Aucun livre de religion ou de morale ne peut être mis en usage dans une école publique sans l’approbation du curé de la paroisse. Toute la haute éducation des catholiques est donnée dans des collèges et dans une université sous le contrôle immédiat du clergé.

Voilà pour les institutions. Quant à la population, Je crois pouvoir affirmer sans crainte d’être contredit, que dans aucun autre pays on n’en trouverait une plus pénétrée de l’esprit catholique, chez