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SOUVENIRS POLITIQUES

ville, sont des considérations de prix. Bien des personnes compétentes pensent que non seulement les autres tracés réduiraient considérablement les avantages pour la ville de Québec, mais elles vont même jusqu’à dire qu’ils pourraient avoir pour effet de déplacer le centre commercial de la ville et de l’amener dans la proximité du pont. Il semble, en comparant les différents projets, que l’économie que l’on réaliserait en éloignant le pont de la ville ne serait pas si considérable et qu’elle serait loin de compenser les avantages d’un pont aboutissant à la ville même ».

Touchant le second point, la portée des travées, la compagnie reconnaît que deux circonstances majeures, la grande profondeur du fleuve et la navigation, nécessitent, pour le pont de Québec, surtout pour le pont en face de la ville, la construction de travées exceptionnellement grandes. La compagnie considère la longueur de 525 pieds comme une limite de portée courante, et elle est d’avis que là seulement où la profondeur des fondations dépasse une centaine de pieds au-dessous des eaux — devant Québec la profondeur des piles, en contre-bas du niveau de haute mer, atteindrait environ 140 pieds — on est justifiable de dépasser la dite limite de 525 pieds pour la longueur des travées. Il semble à la compagnie que, dans tous les projets qui lui ont été communiqués, « il y a tendance à exagérer soit le nombre, soit aussi la longueur des grandes travées qui atteignent dans ces projets jusqu’à 400 mètres de portée ». « Ces portées (400 mètres = 1312 pieds), dit-elle, ont été atteintes, il est vrai, et sont dans la limite du possible ; mais il ne faut pas se dissimuler qu’elles sont très coûteuses et d’un montage difficile. Pour ce qui est de l’aspect, l’œil fait difficilement une distinction entre 200 mètres, 300 mètres ou 400 mètres, et personne en voyant le pont du