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SOUVENIRS POLITIQUES

Forth n’estimerait la longueur des travées à leur véritable échelle. À ce point de vue, on peut donc, sans inconvénient, réduire les portées ».

Parlant du choix du métal, la compagnie recommande, pour la superstructure du pont de Québec, l’emploi de l’acier doux, métal dont la fabrication est devenue courante depuis quelques années. C’est, du reste, la seule matière employée aujourd’hui pour les ouvrages métalliques de quelque importance.

Relativement au type de construction, la compagnie passe en revue les trois systèmes qui permettent de franchir les plus grandes travées : les ponts en arc, les ponts suspendus et les ponts cantilever ou ponts à consoles. Elle conclut à l’adoption du dernier de ces systèmes qui, dit-elle, supprime toute poussée horizontale sur les appuis et tout ancrage, permet de réduire beaucoup la hauteur des maçonneries, et se prête admirablement au montage en porte-à-faux.

La compagnie croit que la disposition adoptée pour les poutres des grandes travées dans les projets de M. Hoare, — disposition qui a pour but de permettre la navigation sur toute la largeur des travées. — conduit à une hauteur de pont beaucoup trop grande, ce qui fait que la solution devient très coûteuse.

Enfin la compagnie attire l’attention sur un point qu’elle regarde comme absolument nécessaire pour obtenir une parfaite sécurité dans le montage de superstructure métallique : c’est d’avoir pour tous les appuis une pile double.

« En résumé, dit-elle, de tous les projets soumis à notre examen, nous donnons la préférence à celui de M. Bonnin, en demandant comme modification de doubler les piles qui sont simples, et en faisant observer qu’on pourrait peut-être réduire la grandeur des portées, et ce autant que les exigences de la navigation le permettent ».