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SOUVENIRS POLITIQUES

il convient de rechercher quel est celui des emplacements proposés ou examinés qui présente, en définitive, tant au point de vue technique que sous le rapport économique, la plus grande somme d’avantages.

Pour simplifier cette recherche j’éliminerai d’abord deux emplacements qui me paraissent n’avoir aucune chance de succès dans la lutte qui va éventuellement s’engager : 1o celui de l’île d’Orléans, à cause du grand développement qu’y auraient les deux ponts, celui du bras nord et celui du bras sud ; des frais d’entretien par conséquent très considérables qu’exigeraient ces deux ouvrages dont la longueur totale atteindrait 15,075 pieds, soit tout près de trois milles, c’est-à-dire cinq fois et deux tiers environ la longueur d’un pont à la Chaudière ; de l’obstacle sérieux qu’offrirait à la grande navigation le pont établi sur le bras sud avec ses seize piles en rivière, piles qui devraient gêner aussi considérablement le mouvement des glaces ; enfin de l’inconvénient qui résulterait, surtout pour une ligne aussi importante que le serait celle du pont de Québec, de la traversée, en entrant dans la ville, de la rivière, St-Charles, traversée qui ne pourrait s’effectuer que sur un pont mobile ; 2o celui de la Pointe-à-Pizeau (Sillery) parce que, quant à faire une dépense de douze millions et demi, il vaudrait autant, pour quelques centaines de mille piastres de plus, construire le pont à Québec même. Il reste donc l’alternative entre l’emplacement du cap Diamant et celui de la Chaudière.

Au point de vue technique, l’emplacement de la Chaudière est de beaucoup supérieur à son rival de Québec : la longueur du pont au premier endroit serait qu’environ la moitié de celle du pont devant la ville, et les fondations des piles du premier n’atteindraient une profondeur de 40 pieds au-dessous des hautes eaux du fleuve, tandis que les sup-