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SOUVENIRS POLITIQUES

nait vraiment de l’estime et de l’admiration pour M. Chapleau.

Il ne restait donc pas d’autre alternative au Lieutenant-Gouverneur, que d’appeler le chef de l’opposition, M. Joly, qui jouissait d’un immense crédit dans l’opinion publique. Quelque temps auparavant, la façon arbitraire avec laquelle il avait été traité par la Chambre qui l’avait « admoneté »[1], avait déterminé en sa faveur un puissant courant de sympathies. Aussi, son arrivée au pouvoir fut-elle accueillie avec enthousiasme par le parti libéral et par la population de Québec où il était très populaire.

M. Angers avait adressé au Lieutenant-Gouverneur au nom de l’ex-cabinet, un mémoire en réponse à sa lettre de renvoi d’office. Il terminait en disant : « Le parti conservateur n’est plus au pouvoir, mais il est dans la Chambre le pouvoir, le pouvoir qualifié, la majorité dans l’opposition, la majorité dans le conseil, la majorité dans le pays. »

Si la nouvelle du renvoi du gouvernement DeBoucherville fut bien accueillie par les libéraux, il n’en fut pas de même des con-

  1. C’est une vieille formule de censure parlementaire.