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SOUVENIRS POLITIQUES

servateurs qui entrèrent dans une fureur incroyable. Le Canadien du 4 mars disait :

« Que d’un bout de la province à l’autre, on n’entende qu’un invincible cri de protestation et de vengeance, dans les limites permises par la constitution. »

Cet appel trouva un écho dans tous les journaux conservateurs de la province qui publièrent des articles d’une grande violence à l’adresse de MM. Letellier et Joly. Pour donner une idée de la violence de langage dont on se servait qu’il me suffise de citer les lignes suivantes que j’emprunte au Canadien du 5 mars :

« Le choix de M. Joly est un outrage à la province. Il est étranger au pays, c’est un Suisse. Il ne s’est signalé depuis un temps que par des explosions de haine contre nos libertés et par des sottises plus prononcées les unes que les autres.

« Arrogant, grossier, sans instruction sérieuse, il n’a qu’une couche de vernis. Grattez un peu et vous découvrirez un être fielleux, fanatique et rancunier. »

Rien de plus faux, de plus injuste que cette appréciation de M. Joly. M. Tarte a dû s’en convaincre lui-même plus tard lorsqu’il a siégé avec lui dans le cabinet de Sir Wilfrid Laurier !

M. Joly, un fanatique ? Mais, alors, com-