Page:Langevin - La Pensée et l'action, 1950.djvu/138

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devait être bien supérieure à celle de l'électron, dans le rapport... de cent à deux cents qu'a confirmé la découverte expérimentale[1]. En généralisant encore cette notion d'échange, on a pu imaginer que les actions électromagnétiques entre électrons seraient dues à des échanges de photons, que l'attraction gravitationnelle serait due à des échanges de neutrinos. C'est une vraie conception de l'échange universel, de toute espèce d'interaction fondée sur des échanges, qu'on atteint ainsi.

Henri Berr — La conception grandiose que M. Langevin vient de développer me remet en mémoire un beau texte de Blaise Pascal sur l'interdépendance universelle.

Paul Langevin — Le progrès de la physique contemporaine sur Pascal a été de quantifier cette interdépendance, de montrer par quelles unités d'interaction elle s'exerçait.

Edmond Bauer — Il semble que pour exciter la sensibilité un seul photon doive suffire. Les quelques dizaines dont on a parlé doivent correspondre au bombardement d'une cible : il faut un coup au but pour que le nerf optique soit excité. Le nombre mesuré correspondre à la probabilité d'atteindre le but, le centre de la cible, comme dans certaines expériences de Fernand Holweck sur la destruction des cellules par les rayons X.

Nahas — A-t-on mesuré un seuil énergétique pour la sensibilité calorifique et aussi pour ce qu'on pourrait appeler la sensibilité cinétique, la sensation d'une accélération?

Paul Langevin — Je ne connais pas d'expériences

  1. Ces particules positives de masses beaucoup supérieures à celle de l'électron sont appelées aujourd'hui des mésons.