Page:Langevin - La Pensée et l'action, 1950.djvu/139

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précises à ce propos. Les mesures seraient très difficiles. La sensibilité d'accélération intéresse d'ailleurs l'organisme dans son ensemble : elle est un phénomène plus grossier que les sensibilités sensorielles. Pour la limite supérieure de l'accélération supportable par l'organisme, les études d'astronautique envisagent une accélération limite inférieure à cinq fois celle de la pesanteur. Au delà, il y aurait syncope. Mais on supporte très bien d'être soustrait à la pesanteur : les expériences des parachutistes qui se sont laissés tomber en chute libre jusqu'au voisinage du sol le démontrent.

Pierre Auger — Le mécanisme de la mort par excès d'accélération serait l'incapacité du coeur de faire monter le sang jusqu'au cerveau.

Paul Langevin — Ce mécanisme, en se fondant sur la pression développée par le coeur, de 20 cm^(3) de mercure, donnerait en effet une accélération limite voisine de dix fois la pesanteur.

On demande alors à Paul Langevin s'il existe dans la nature inanimée quelque chose de comparable au polymorphisme des réactions des êtres vivants.

Paul Langevin — L'être animé comporte une extraordinaire complexité d'organisation. En physique, par contre, nous avons affaire à des êtres élémentaires. La variabilité probabiliste, statistique, des réponses de l'électron à certaines observations, définie par le principe d'incertitude d'Heisenberg, qu'on avait voulu un moment assimiler à un « libre choix » analogue à ce qui