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l’indifférence de l’homme de science pour les conditions de vie morale et matérielles des individus. Vous avez milité avec une foi ardente dans les rangs de ceux qui veulent la libération matérielle des hommes, condition indispensable à leur libération intellectuelle et morale.

Vous avez toujours été du côté des déshérités, de ceux qui souffrent des injustices sociales et votre voix a contribué à leur donner la ferme espérance qu’en des jours prochains ils bâtiront avec des hommes comme vous un monde meilleur.

Le développement de la Science est le facteur principal du progrès de la civilisation, à condition toutefois que l’on fasse un bon usage des découvertes et inventions. Nul autre que vous, me semble-t-il, n’a mieux exprimé la valeur humaine de la Science, tout ce qu’elle peut apporter de bonheur dans une société où le profit personnel et égoïste ne serait plus la principale préoccupation.

Il y a une grande unité de pensée dans toute votre œuvre. C’est en homme de science que vous vous préoccupez des questions sociales. Même du point de vue unique de l’intérêt de la science, ces préoccupations sont nécessaires, car chacun sait que la science ne peut se développer harmonieusement que si les conditions extérieures lui sont favorables, en bref, si le régime politique du pays lui est favorable.

Nous vous sommes reconnaissants de nous avoir éclairés dans tous ces domaines de la pensée et de l’action et c’est pour cela que nous vous admirons et que nous vous aimons.