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PAUL LANGEVIN


Par Georges COGNIOT



De longs mois, déjà, se sont écoulés depuis que Paul Langevin a cessé d’être parmi nous. Personne ne soutiendrait, cependant, que sa présence morale, son influence, son action quotidienne aient diminué. Pour nous, surtout, ses proches et ses amis, il est toujours là, avec cet art charmant de se communiquer directement et de se donner tout entier, avec ce rayonnement de bonté et cette chaleur à partager les peines, les joies et les efforts, avec cet altruisme et cette bienfaisance aussi profonds que sa sagesse dans le conseil, sa force de jugement volontiers malicieuse, son intelligence des grands enchaînements et des grandes perspectives. Mais ce n’est pas assez que ce contact vivant subsiste avec quelques-uns : l’ensemble du pays, et d’abord la classe ouvrière et les intellectuels attachés au progrès, veulent entendre encore l’enseignement direct, la voix de Langevin.

Remercions donc Paul Labérenne du soin fidèle et éclairé avec lequel il a recherché — dans une production considérable, en partie inédite, en partie dispersée par la guerre et la répression — les textes les plus propres à restituer tel qu’il fut le savant et le communiste. Et que notre reconnaissance aille en même temps à ceux qui l’ont aidé, gardiens de manuscrits précieux, religieux dépositaires de grands souvenirs.

Le mystère de Paul Langevin était sa perpétuelle jeu-