Page:Langevin - La Pensée et l'action, 1950.djvu/313

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Les événements de 1939 sont encore trop frais dans notre mémoire pour qu'il soit nécessaire de les rappeler en détail. Le succès d'Hitler à Munich en septembre 1938, l'occupation de la Tchécoslovaquie tout entière en mars 1939 sont autant de causes d'inquiétude pour ceux qui, comme Langevin, veulent sauver la liberté et la paix du monde menacées par l'impérialisme nazi. Ils surexcitent l'audace de la cinquième colonne qui travaille en France, comme en Angleterre, avec l'appui du capitalisme le plus réactionnaire. Au cours de l'été 1939, Hitler s'en prend à la Pologne. Sous la pression de l'opinion démocratique de leurs pays, les gouvernements de Paris et de Londres engagent à Moscou des négociations avec l' U.R.S.S. Mais les pourparlers traînent en longueur. Daladier et Chamberlain n'ont aucune envie de les voir aboutir. Leur but caché est, ainsi que l'écrit Maurice Thorez, d'amener les armées hitlériennes aux frontières de l'Union soviétique à travers la Pologne et les pays baltes; de pousser l'Allemagne hitlérienne à la guerre contre l'Union soviétique, tandis que les gouvernements de Paris et de Londres, comme devait le prouver la « drôle de guerre », n'auraient pas bougé[1].

  1. Maurice Thorez, Fils du peuple, Editions Sociales, Paris, 1949, p. 159.