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Paul Langevin a été, de notre temps et dans notre pays, le type même du savant novateur, du savant passionné pour l’avenir, pour ce qui vit et se développe. Avec quelle juvénile impatience, dans la discussion déjà citée du 20 mai 1937, il maudissait « ces chemins parcourus » qui « laissent fréquemment dans l’esprit des sillons indélébiles » !

Qui ne se souviendrait, devant de tels textes, de l’appel d’Andreï Jdanov aux écrivains et aux artistes : « Regardez dans le futur ! » Qui ne se souviendrait du toast célèbre de Staline[1]


… aux progrès de la science, de celle qui ne s’isole pas du peuple, qui ne se tient pas à l’écart du peuple, qui est prête à le servir, à lei remettre toutes les conquêtes scientifiques ; qui sert le peuple non par contrainte, mais volontairement et avec joie […] ; aux progrès de la science, qui a l’audace et la ferme volonté de briser les vieilles traditions, normes et conceptions lorsque, périmées, elles entravent lu marche en avant ; de la science qui sait créer de nouvelles traditions, de nouvelles normes, de nouvelles conceptions !

  1. Discours lors de la réception au Kremlin des travailleurs de l’enseignement supérieur, 17 mai 1938.