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ainsi que les procédés permettant de les mesurer peuvent s’atteindre indépendamment de toute notion dynamique, par des procédés faisant intervenir uniquement des systèmes matériels en équilibre.

4. La théorie de Lorentz. — L’éther nous étant ainsi complètement connu au point de vue électro-magnétique et optique, le problème qui se posait aux continuateurs de Maxwell et de Lorentz était celui de la connexion entre l’éther et la matière, la matière inerte, source et récepteur des radiations. que l’éther transmet. Le lien cherché nous est fourni par l’électron ou le corpuscule, centre électrisé mobile par rapport à l’éther.

Ce fut l’idée fondamentale de Lorentz de concevoir la possibilité d’un déplacement relatif des charges électriques, centres de divergence du champ, et de l’éther envisagé comme immobile. Ce déplacement s’effectue, d’ailleurs, sans aucune modification de la grandeur des charges, c’est à dire qu’une surface qui se déplace dans l’éther avec elles est traversée par un flux électrique complètement invariable : c’est le principe fondamental de la conservation de l’électricité, qui absorbera peut-être le principe de conservation de la matière, s’il ne peut y avoir matière sans électricité. Il est, cependant, probable que l’électricité seule ne suffit pas à construire la matière.

Nous n’avons actuellement aucun renseignement plus précis sur ce déplacement relatif des charges électriques et de l’éther, des centres électrisés