Page:Langevin - La physique depuis vingt ans, 1923.djvu/192

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La droite se déplace alors parallèlement à elle-même et très peu, d’après la remarque précédente ; l’intensité d’alimentation I change également très peu. Elle correspond à la saturation pour la température considérée. Il résulte d’ailleurs de la manière dont se coupent la droite et la courbe que l’état ainsi réalisé est stable. Quand le champ magnétisant est nul, un second point d’intersection se trouve à l’origine, et il est facile de voir qu’il correspond à un état instable, dans le cas supposé où la droite OA est au dessous de la tangente à l’origine. La substance doit ainsi s’aimanter spontanément en l’absence de champ extérieur, et sous la seule action mutuelle de ses molécules. Ceci est compatible avec les faits expérimentaux puisque les substances ferromagnétiques sont constituées par l’agglomération d’un grand nombre de cristaux. Chacun de ceux-ci s’aimantera spontanément dans une direction déterminée à la fois par l’orientation de son réseau cristallin et par les accidents de sa forme extérieure. Cette direction d’aimantation variera d’un cristal à l’autre, et si les cristaux sont suffisamment petits, l’aimantation moyenne sera nulle, sauf pour des substances comme la magnétite dans lesquelles les plages de réseau uniforme peuvent être d’étendue beaucoup plus grande que dans le cas des métaux. La nécessité d’un champ magnétisant, pour obtenir expérimentalement la saturation, correspond à la nécessité de rendre parallèles les aimantations des divers cristaux. Cette existence d’une aimantation spontanée de