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conçus tout d’abord comme distincts de la matière, à laquelle ils peuvent se combiner pour donner les ions électrolytiques. La présence de semblables électrons, combinés aux atomes maté-riels, lui permit de représenter certaines particularités des spectres de lignes, l’existence de doublets à même intervalle de fréquence, l’électron en mouvement étant considéré comme source d’émission des ondes lumineuses.

2. Les gaz conducteurs. — Mais ce sont les recherches sur la conductibilité électrique des gaz qui sont venues imposer de manière nécessaire la notion des atomes d’électricité, qui ont rendu cette notion plus tangible en permettant de compter les centres électrisés, de les saisir individuellement et de mesurer pour la première fois leur charge en valeur absolue.

Déjà en 1882, Giese, en observant les caractères particuliers de la conductibilité des gaz issus d’une flamme, les écarts à partir de la loi d’Ohm, l’impossibilité d’extraire du gaz, quel que soit le champ électrique employé, plus d’une quantité limitée d’électricité, la recombinaison progressive des’charges disponibles dans le gaz, avait émis de façon précise cette idée que, comme dans les électrolytes, les charges électriques mobiles dans les gaz sont portées par des centres distincts, en nombre limité, positifs et négatifs, susceptibles de se mouvoir en sens inverses sous l’action d’un champ électrique extérieur pour aller décharger les corps électrisés qui produisent ce champ.