Page:Langevin - La physique depuis vingt ans, 1923.djvu/225

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gaz doit donc être supposé suffisamment rare. Quand le fluide est dense, les fluctuations peuvent être très différentes de ce que nous allons prévoir, ou beaucoup moindres si les molécules sont serrées au point d’occuper la plus grande partie du volume total, de façon à exercer entre elles surtout des actions répulsives, ou beau-coup plus importantes si les actions attractives l’emportent, comme c’est le cas pour les fluides au voisinage d’un état critique. Pour un gaz peu dense, tel que l’atmosphère, les formules (1), (2) et (3) s’appliquent à la probabilité pour qu’une portion du volume contienne n molécules si m portions égales en contiennent N au total. Ici encore les fluctuations spontanées seront d’autant plus importantes que le nombre moyen de molécules sera plus faible. Nous trouverons l’application de ces résultats dans la théorie du bleu céleste. M. Svedberg a pensé pouvoir mettre en évidence les fluctuations spontanées de concentration qui doivent se produire de la même manière dans une solution étendue en observant les fluctuations du nombre des particules alpha émises par une solution radioactive quand on s’arrange de manière à ne recevoir sur un écran que les particules émises par une petite fraction du volume total de la solution. Il pensait que, les hasards de distribution des atomes radioactifs dans le volume s’ajoutant aux hasards internes qui déterminent l’explosion, on devrait observer des fluctuations plus importantes qu’avec une matière radioactive solide, et a effectivement obtenu, pour le même nombre moyen de