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Les principes de la Thermodynamique rendent parfaitement compte de cette influence d’un centre électrisé sur la condensation de la vapeur d’eau, la charge électrique d’une gouttelette diminuant la pression de la vapeur en équilibre avec elle. Bien plus, la sursaturation minimum reconnue nécessaire par C. T. R. Wilson pour la formation des gouttes d’eau sur les ions, la même quelle que soit leur origine (rayons de Röntgen, de Becquerel, aigrette, action de la lumière ultraviolette sur un métal chargé négativement), permet, par des raisonnements de pure Thermodynamique, de calculer approximativement la charge portée par chacun de ces ions, et ce calcul, entièrement distinct de la mesure directe, conduit à la valeur

4. Le rayonnement intégral. — Plus surprenant encore est le résultat obtenu récemment par H. A. Lorentz, qui parvint à baser une mesure précise de la charge élémentaire portée par les centres électrisés présents dans les métaux sur l’étude expérimentale du rayonnement intégral. Nous verrons comment l’absorption et l’émission d’ondes calorifiques et lumineuses par la matière sont liées à la présence dans celle-ci d’électrons en mouvement. Le rapport, pour une radiation de longueur d’onde donnée, entre le pouvoir émissif et le pouvoir absorbant, rapport indépendant de la nature de la substance, représente le pouvoir émissif du radiateur intégral que des mesures bolométriques donnent directement. Or, ce rapport peut se calculer, comme l’a montré Lorentz,