Page:Langevin - La physique depuis vingt ans, 1923.djvu/261

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J’ai rappelé au début que certaines propriétés des ensembles sont indépendantes de ces lois individuelles et ne contiennent rien de plus que l’affirmation de la complexité de l’ensemble et du rôle qu’y joue la probabilité. Celles qu’on déduit de l’application du principe de Carnot, de la Thermodynamique, appartiennent à cette catégorie. Elles expriment uniquement ceci que la configuration d’équilibre ordinairement observée est la plus probable de toutes celles dont l’ensemble est susceptible, et la grossièreté habituelle de nos moyens d’observation fait que cette probabilité se change progressivement en certitude à mesure que l’ensemble devient plus complexe, ou plutôt parce que les ensembles observés sont généralement très complexes. Ces propriétés thermodynamiques, en retour, ne permettent pas d’atteindre les lois individuelles dont elles sont indépendantes. Au contraire, la’loi de distribution la plus probable donnée par la formule (in) fait intervenir ces lois individuelles par l’intermédiaire de l’énergie E relative à chaque système et permet d’obtenir par intégration des propriétés de la configuration d’équilibre, des lois accessibles à nos mesures où interviennent les lois d’actions moléculaires et dont l’observation doit nous permettre de remonter à celles-ci. De là résulte une puissance nouvelle d’investigation que nous commençons à peine à savoir mettre en valeur.

L’orientation moléculaire. — Je citerai, comme