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premier exemple, la théorie d’orientation moléculaire dont j’ai montré toute l’importance pour rendre compte des phénomènes de paramagnétisme et de biréfringence électrique et magnétique. Lorsque, sous l’action d’un champ extérieur, chaque molécule est soumise à un couple tendant à l’orienter, l’énergie E relative à une molécule contient un terme qui représente le travail effectué par ce couple et la formule (21) détermine la manière dont les molécules s’orientent, dont elles se distribuent entre les diverses orientations possibles dans la configuration la plus probable de l’ensemble. Cette formule traduit l’effet superposé de l’agitation thermique tendant à réaliser la distribution isotrope et de l’action directrice du champ qui tend à disposer parallèlement toutes les molécules dans l’orientation d’énergie minimum.

La distribution d’équilibre étant ainsi connue, une simple intégration donne la grandeur mesurable, moment magnétique résultant dans le cas du paramagnétisme ou indice de réfraction dans le cas de la biréfringence. On peut alors, ainsi que je l’ai montré, remonter de l’observation au moment magnétique moléculaire ou à la dissymétrie optique de chaque molécule. Le cas est beaucoup plus complexe où le couple directeur qui s’exerce sur une molécule dépend, non plus seulement du champ extérieur et de l’orientation par rapport à lui de la molécule considérée, comme pour les substances paramagnétiques diluées par exemple, mais résulte des actions mutuelles entre molécules. L’énergie U de l’ensemble fait alors intervenir des termes où figurent