Page:Langevin - La physique depuis vingt ans, 1923.djvu/364

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beaucoup plus fondamental et plus riche que l’autre, réduit à n’en être plus qu’un des aspects.

Il est bien entendu, d’ailleurs, que les écarts à partir des résultats donnés par la mécanique rationnelle ne deviennent sensibles que dans des circonstances exceptionnelles.

La Mécanique conserve sa haute valeur pratique dans toutes les circonstances où il ne s’agit, ni de vitesses supérieures à 30.000 kilomètres par seconde, ni de changements d’état mettant en jeu des énergies énormes, comme ceux dont sont le siège les corps radioactifs ou ceux qui ont dû accompagner la formation des atomes. Ces réserves faites, on peut considérer la masse comme invariable et les équations de la dynamique comme exactes. La mécanique rationnelle aura seulement perdu la puissance explicative qui faisait sa suprématie et restera comme première approximation presque toujours suffisante.


5. L’inertie électromagnétique. — L’insuffisance du mécanisme s’est manifestée nettement lorsqu’on s’est efforcé sans succès d’en tirer une explication des phénomènes électromagnétiques et optiques.

Nous voyons aujourd’hui la raison profonde de ces difficultés dans le fait que les équations de la dynamique, d’une part, et celles de l’électromagnétisme d’autre part, ne font pas intervenir les mêmes conceptions de l’espace et du temps ; il semble bien que celle de l’électromagnétisme est la plus correcte et que l’autre, celle de la mécanique rationnelle, n’a que la valeur d’une première